Les Statues parlantes | Turismo Roma
Vivre à Rome, découvrir Rome
Services touristiques et offre culturelle
+39060608
Your tailor-made trip

Social Block

You are here

Les Statues parlantes

Marforio, piazza del Campidoglio

A l’époque papale, à partir du XVIe siècle, à Rome le dissentiment envers le pouvoir constitué et les classes dominantes commencent à se manifester par des pamphlets satiriques anonymes, affichés dans la nuit sur des statues romaines du centre historique, afin qu’ils puissent être lus par les passants le lendemain matin. Ces sculptures, d’époque différente, devinrent d’originaux porte-parole des mécontentements du peuple romain et reçurent le nom de "statues parlantes", puis baptisées avec des noms curieux et spécifiques : Marforio, le Babuino, le Porteur, l’Abate Luigi, Madama Lucrezia et le Pasquino. Souvent, entre eux, les statues se renvoyaient des plaisanteries piquantes d’un côté à l’autre de la ville.

La plus célèbre est sûrement le Pasquino, d’où dérive le terme "pasquinate", nom donné aux compositions, en vers ou en prose, affichées sur les statues. Trouvée sur la Piazza Navona à la fin du XVe siècle, et datant probablement de la fin du Ier siècle après J.-C., la statue fait partie d’un groupe sculptural de l’époque romaine, représentant Ménélas qui soutient le corps de Patrocle blessé à mort par Hector. La sculpture, qui faisait probablement partie de la décoration sculpturale du Stade de Domitien, fut placée en 1501 par le Cardinal Oliviero Carafa sur l’ancienne place de Parione, qui à partir de la statue prit le nom, à l’angle du Palais Orsini, l’actuel Palais Braschi. À l’occasion de la fête de San Marco (25 avril), la statue était vêtue comme une divinité et des épigrammes étaient affichées sur elle au cours de certaines compétitions entre poètes qui se tenaient sur la place. L’origine du nom n’est pas connue : d’après certaines personnes, Pasquino était un tavernier ou artisan connu du quartier, célèbre pour ses vers piquants, ou un professeur de grammaire latine, dont les étudiants, remarqué la ressemblance, auraient laissé les premières feuilles satiriques à côté de la statue.

Actuellement, dans la cour du Palazzo Nuovo sur la colline du Campidoglio, adossé à un mur contigu la Basilique de Santa Maria in Aracoeli, se trouve l’imposant Marforio. Il s’agit d’une statue colossale représentant une divinité masculine allongée sur le bord d’un bassin, avec une longue barbe et un long manteau et une coquille dans la main gauche. La figure est interprétée comme la personnification d’Océan ou d’un fleuve, peut-être le Nera. Datant du Ier siècle après J.-C., elle fut découverte au Forum Romain, près de l’Arc de Septime Sévère, au XVIe siècle. D’aprés certaines personnes, elle doit son nom au fait d’avoir été trouvée au temple de Mars dans le Forum (Martis Forum). Marforio était considéré comme l’interlocuteur et le "faire-valoir" de Pasquino : dans certaines satires, les deux statues dialoguaient entre elles, avec des questions et des réponses piquantes !

Dans le "Congresso degli Arguti" (Congrès des Spiritueux), ne manque pas une représentante féminine : Madame Lucrezia, le puissant demi-buste de l’époque romaine avec le visage défiguré, d’environ 3 mètres de haut, situé à l’angle du Palais Venise et de la Basilique de San Marco, sur la place du même nom. La statue représente probablement la déesse Isis et a été placée dans la position actuelle par le cardinal Lorenzo Cybo vers 1500. L’appellatif populaire de Madama Lucrezia est d’origine incertaine : il dérive peut-être de Lucrezia D’Alagno, amie d’Alfonso d’Aragona et de Paul II, ou d’une Lucrezia épouse de Giacomo dei Piccini da Bologna, qui avait des propriétés sur la place, comme un document de 1536 témoigne.

Près de l’église Sant’Atanasio dei Greci, se trouve la statue d’un Silène étendu sur un côté, qui, en raison de sa laideur, a été rebaptisé Babouin, parce qu’il rappelait un singe. Situé dans la rue du même nom, il fait partie d’une fontaine, à l’origine adossée à la façade principale du palais Grandi. En 1738, la statue fut déplacée sur la gauche du bâtiment, en raison de travaux de restauration du palais, et insérée dans une niche. En 1877, la fontaine fut démontée et le silène fut placé dans la cour intérieure du palais. Enfin, en 1957, la statue et le bassin furent de nouveau réunis et utilisés comme fontaine, située dans une nouvelle position non loin de celle d’origine. Le Babouin parvint à rivaliser avec la statue la plus célèbre de Pasquino, si bien que ses invectives furent appelées aussi "babuinate".

Dans la Via Lata se trouve la statue parlante la plus récente, représentant un personnage réellement existé, appelé le Porteur. Il représente un porteur d’eau qui soutient un baricaut d’où sort l’eau, avec la robe typique du seizième siècle des porteurs, ceux qui remplissaient les tonneaux et les tonnelets avec l’eau puisée du Tibre ou des trois bouches de l’ancienne fontaine de Trevi, pour la distribuer pendant la journée. La statue du Porteur, insérée dans une petite fontaine, fut réalisée par le sculpteur Jacopo Del Conte à la fin du XVIe siècle. Une nuit, le porteur subit la défiguration du visage, car le peuple le considérait comme ressemblant à Martin Luther.

L’Abate Luigi (Abbé Louis) est une statue romaine sans tête, de la fin de l’Empire, représentant un homme en robe, peut-être un magistrat. Après de nombreux transferts, la statue se trouve actuellement sur la Piazza Vidoni, à côté de l’église de Sant’Andrea della Valle. Le nom semble dériver de la ressemblance avec un fin sacristain de l’église voisine du Santissimo Sudario

Foto di copertina: Fontana del Facchino - Sovrintendenza Capitolina ai Beni Culturali

TAG 
Curiosità

Media gallery

Media gallery
PasquinoPasquinoMadama LucreziaFontana del BabuinoFontana del Facchino - Foto sovraintendenzaroma.it